L’Italie risque un hiver très difficile en cas d’arrêt immédiat des livraisons de gaz russe
03.05.2022 18:30
L’Italie s’efforce de réduire à néant ses importations de gaz russe mais le pays risquerait de passer un hiver très difficile si Moscou suspendait immédiatement ses livraisons, a déclaré mardi le ministre italien de la Transition écologique, Robe
MILAN (Reuters) – L’Italie s’efforce de réduire à néant ses importations de gaz russe mais le pays risquerait de passer un hiver très difficile si Moscou suspendait immédiatement ses livraisons, a déclaré mardi le ministre italien de la Transition écologique, Roberto Cingolani.
L’Italie, qui importe environ 40% de son gaz de Russie, cherche à diversifier ses sources d’énergies depuis l’offensive de la Russie en Ukraine.
Roberto Cingolani a déclaré au Parlement que les mesures visant à trouver d’autres sources d’approvisionnement et à réduire la consommation de gaz permettraient à l’Italie de ne plus dépendre de la Russie d’ici le second semestre de 2024.
Mais Rome doit s’y prendre par étapes, a ajouté le ministre qui a prévenu qu’un éventuel arrêt des approvisionnements russes en mai poserait un sérieux problème pour les réserves cet hiver.
Selon lui, un tel scénario pourrait entraîner un déficit de 10 à 15 milliards de mètres cubes de gaz en janvier et nécessiterait des mesures d’économie « beaucoup plus sévères ».
« Il serait important de maintenir les approvisionnements russes jusqu’à fin 2022 pour pouvoir affronter l’hiver et permettre un abandon progressif », a déclaré Roberto Cingolani.
L’Italie, qui a utilisé 76 milliards de mètres cubes de gaz l’an dernier, s’est tournée vers le Congo, l’Angola, l’Algérie et le Qatar pour tenter de remplacer les 29 milliards de mètres cubes qu’elle se procure auprès de la Russie.
Le président du Conseil, Mario Draghi, a déclaré plus tôt devant le Parlement européen à Strasbourg que l’Italie était idéalement localisée pour jouer le premier rôle dans l’acheminement du gaz d’Afrique et du Moyen-Orient vers l’Europe.
L’Italie ne dispose actuellement que de trois terminaux en service pour le gaz naturel liquéfié (GNL) et est en discussions pour acquérir deux terminaux GNL flottants afin d’augmenter sa capacité.
Roberto Cingolani a ajouté que l’idée d’introduire un plafond national sur le prix du gaz serait « extrêmement difficile », en précisant qu’une telle mesure devrait être prise au niveau européen.
(Reportage Stephen Jewkes, rédigé par Federico Maccioni, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)