L’Europe finit dans le rouge avec le retour des incertitudes sur les taux
06.02.2023 19:43
© Reuters. Photo d’un trader passe devant le tableau de l’indice DAX allemand sur le parquet de la bourse de Francfort. /Photo prise le 24 juin 2016 à Francfort, Allemagne/REUTERS/Ralph Orlowski
(Rpt coquille titre)
par Diana Mandia
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, les investisseurs s’interrogeant sur le calendrier que la Fed pourrait adopter pour amorcer une baisse des taux d’intérêt après que les derniers chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis ont montré un dynamisme inattendu du marché du travail.
À Paris, le a terminé en baisse de 1,34% à 7.137,10 points. Le Footsie britannique abandonne 0,82% et le 0,84%.
L’indice perd pour sa part 1,23%, le 0,7% et le 0,8%.
La Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont décidé la semaine dernière de relever le coût de l’argent de 25 et 50 points de base, respectivement, mais les espoirs d’une fin imminente des hausses de taux se sont évanouis après la publication vendredi de chiffres meilleurs que prévu sur la création d’emplois aux États-Unis.
Robert Holzmann, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, a par ailleurs dit lundi que le risque d’une remontée insuffisante des taux était bien plus important que celui d’un relèvement excessif face a une inflation dans la zone euro qui reste encore beaucoup trop élevée.
Dans ce contexte, les propos du président de la Fed, Jerome Powell, qui doit s’exprimer mardi lors d’un événement organisé par l’Economic Club de Washington, seront suivis avec une attention particulière.
« À court terme, l’attention devrait se concentrer sur la dernière phase de hausse des taux des banques centrales, le marché réagissant fortement aux surprises en matière d’indicateurs économiques », a déclaré Rainer Guntermann, stratège chez Commerzbank (ETR:).
Les tensions géopolitiques pèsent également sur le sentiment du marché depuis que les États-Unis ont abattu samedi près des côtes de Caroline du Sud ce qu’ils considèrent comme un ballon espion chinois.
« La nervosité quant aux conséquences d’une escalade des tensions sur la croissance mondiale est susceptible de limiter une nouvelle progression des actions dans l’immédiat », souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
VALEURS
Le compartiment technologique européen (-1,9%), dont la valorisation est liée à l’évolution des taux d’intérêt, accuse l’une des plus fortes baisses du Stoxx 600, avec l’immobilier (-2,1%) et les ressources de base (-1,5%).
Les valeurs du luxe ont également souffert du regain de tension entre Pékin et Washington. Hermès (EPA:) LVMH (EPA:) et Richemont (SIX:), tous trois très exposées à la Chine, ont perdu entre 1,9% et 2,3%.
Eurazeo (EPA:), qui a annoncé le départ de sa présidente du directoire, abandonne 1,9%.
En revanche, Rothschild & Co a bondi de 16,7% après l’annonce par la famille propriétaire du groupe de son intention de retirer la banque d’affaires de la cote.
Ailleurs en Europe, le producteur allemand de Aurubis abandonne 4,8% après avoir annoncé une baisse d’environ 24% de son bénéfice trimestriel, en raison de la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation.
A WALL STREET
La Bourse de New York évolue dans le rouge lundi à la suite de résultats décevants de Tyson Foods et alors que les investisseurs s’interrogent sur l’évolution des taux d’intérêt après les derniers chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis.
A 18h30, le Dox Jones perdait 0,3% et le 0,7%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les ventes au détail de la zone euro ont reculé en décembre de 2,7% en décembre en glissement mensuel et de 2,8% en glissement annuel, conformément aux attentes, soulignant la faiblesse de la demande des consommateurs en fin d’année face à une inflation élevée.
En Allemagne, les commandes à l’industrie ont progressé plus que prévu en décembre, augmentant de 3,2% sur un mois, alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une hausse de 2,0%.
CHANGES
Soutenu par la robustesse du marché du travail aux Etats-Unis, le dollar s’apprécie de 0,72% face à un panier de devises internationales, tandis que l’euro cède 0,66% à 1,0722 dollar.
La devise japonaise accuse quant à elle une baisse de 1,17% et s’échange à 132,71 yens pour un dollar, après que le quotidien économique a rapporté que le gouvernement japonais avait sondé le vice-gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) pour succéder à Haruhiko Kuroda au poste de gouverneur de la banque centrale.
TAUX
L’espoir des investisseurs d’une fin rapide du cycle de resserrement de la politique monétaire s’étant estompé, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans progresse de huit points de base et s’affiche à 3,61%, tandis que celui à deux ans, le plus sensible à la remontée des taux d’intérêt, avance de treize points de base à 4,43%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans progresse de huit points de base, à 2,285%.
PÉTROLE
Le gagne 0,36% à 80,23 dollars le baril tandis que le (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,05% à 73,35 dollars peu après la clôture des marchés européens, effaçant une partie des pertes enregistrées dans la journée en raison de la hausse du dollar et des craintes que le ralentissement de la croissance ne freine la demande.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Jean-Michel Bélot)